COMMERCE ÉQUITABLE

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Stella Pardo, une marque pionnière du luxe éthique

Lorsque Cinthya Guerrero et sa mère quittent le Pérou pour la France dans les années 90, elles découvrent les aides sociales mises en place par le gouvernement français. Plus elle grandit, plus la jeune femme s’inquiète de l’absence de telles structures de soutien dans son Pérou natal, où une part importante de la population vit dans la misère des bidonvilles et où les mères célibataires n’ont pas droit à une pension alimentaire.

Alors, quand elle lance STELLA PARDO en 2009 avec sa mère et sa tante, la créatrice décide de tendre la main aux personnes marginalisées vivant au Pérou : mères célibataires, résidentes des bidonvilles, personnes âgées et victimes de violences conjugales. Le choix de Cinthya étonne la plupart de ses clients. Il faut dire qu’à la fin des années 2000, il était plutôt rare de voir des designers placer l’humain au centre de leur préoccupations : le commerce équitable était un concept encore vague pour le milieu de la mode.

Dès le départ, la créatrice fait reposer sa marque sur trois piliers principaux : la création d’emplois pour favoriser le développement économique du pays, l’autonomisation des femmes et le respect des traditions. Comme elle s’aperçoit que le travail manuel est le moyen le plus sûr d’assurer du travail au plus grand nombre, elle décide de monter un grand réseau de tricoteuses-entrepreneuses, qui réalisent ses pulls, cardigans, pantalons et autres pièces de ses collections, entièrement à la main.

Le crochet est l’une des rares techniques de tissage qu’une machine industrielle ne peut pas reproduire. De fait, chaque tricoteuse est irremplaçable et essentielle à la marque. Par ailleurs, lorsque des pièces sont tricotées en machines, elles le sont avec des machines manuelles, qui, elles, ne requièrent que la force du poignet.

Nous nous assurons des conditions de travail des artisans et des employés de nos fournisseurs selon les critères de l’Organisation Internationale du Travail. Notre équipe se rend au moins une fois par an en Inde et au Pérou pour contrôler avec minutie la sécurité, l’aération, la lumière, l’espace, la convivialité des ateliers, ainsi que le bien-être des personnes qui y travaillent. La créatrice a pris le temps de parler avec chacun des artisans et employés au cas par cas et prend en note toutes leurs remarques. Nous souhaitons que la production et la vente de nos collections s’effectue dans la joie et dans le partage, de Paris à New Delhi, en passant par Lima.   

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L’autonomisation des femmes ; notre mission principale

STELLA PARDO est une marque pensée par une femme pour des femmes, dont les pièces sont essentiellement réalisées par des femmes. Plus de 80% de nos artisans sont des femmes, et ce chiffre n’est pas innocent. Lorsque la créatrice, sa mère et sa tante mettent en place leur réseau de production pour STELLA PARDO, elles passent des mois à discuter avec les mères célibataires des quartiers défavorisés et prennent la mesure de leur situation. Il n’y a pas de crèches municipales dans les bidonvilles et l’insécurité y est permanente. Ces femmes ne peuvent donc pas s’éloigner de leur maison pour aller à l’usine ou dans des ateliers éloignés. Forte de ce constat, la créatrice, sa mère et sa tante ont une idée étonnante : et si toutes ces femmes étaient entrepreneuses plutôt que salariées ? Avec un tel statut, elles pourront non seulement tricoter depuis chez elles et garder leurs enfants, mais aussi décider de leur emploi du temps et de leur rendement en fonction de leur situation. Nous recommandons tout de même à nos tricoteuses de travailler en équipe pour prévenir de l’isolement et favoriser l’entraide.

Nous considérons que l’écoute est indispensable dans le commerce équitable. Travailler de manière éthique n’est pas qu’une question de juste rémunération. Il s’agit d’être aussi une oreille attentive pour chaque personne, à chaque niveau de la chaîne de production. Fournisseur, producteur ou vendeur. Nous proposons un soutien moral à toutes nos tricoteuses, qui ont parfois subi des violences physiques ou émotionnelles. Nous sommes là pour les épauler dans leurs difficultés et pour leur donner les clés de leur réussite. Elles considèrent souvent Beldad, la tante de Cinthya et la responsable de toute la production péruvienne, comme une confidente fiable qui ne les juge pas, voire même, comme une deuxième maman.

La créatrice a passé de nombreuses heures à expliquer aux tricoteuses comment fonctionne le commerce à grande échelle, ce qu’est une taxe douanière, l’importance d’internet pour vendre, la compétition à l’international, les ressorts du commerce équitable, et les exigences de qualité pour le marché occidental. Grâce à ces informations, les tricoteuses-entrepreneuses peuvent décider elles-mêmes des prix de leurs tricots et générer leur propre succès. Bien évidemment, un tel système est basé sur une relation de confiance entre notre marque et les tricoteuses.

Chez STELLA PARDO, nous ne faisons pas de bénévolat. Nous aidons simplement ces femmes à prendre conscience qu’elles ont toutes les capacités de gérer leur microentreprise et leur budget. Notre plus grande fierté, c’est de les voir grandir, s’affirmer et trouver enfin leur place dans la société.  

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Notre système de production

Nous produisons nos pièces de prêt-à-porter de luxe dans deux pays : au Pérou, pour les tricots en laine d’alpaga et les vêtements en popeline de coton pima depuis 2009, et en Inde, pour les pièces brodées, les tissus teints en tie and dye et tissés sous forme d’ikat ainsi que certains tricots depuis 2021.

Au Pérou, nous passons des contrats avec toutes nos tricoteuses-entrepreneuses. Nous nous mettons d’accord sur les prix qu’elles proposent et nous leur versons des acomptes avant même qu’elles ne commencent à tricoter. Cette avance leur permet de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants durant leur période de production. Une fois qu’elles nous ont livré leurs tricots en respectant nos délais, et que chaque pièce répond aux critères de qualité de STELLA PARDO, nous leur versons le pourcentage restant et ce, sans délai. Toutes nos tricoteuses peuvent travailler depuis chez elles, mais nous leur demandons de se présenter au moins une fois par semaine dans les ateliers de leur chef de groupe afin d’effectuer des contrôles et de nous tenir informés. Il en va de même pour l’Inde.

Tous les ateliers et les fournisseurs avec lesquels nous travaillons en Inde sont gérés par des familles. Nous apprécions travailler avec des structures à taille humaine où chacun se connaît. Le choix le plus facile aurait été de signer des contrats avec des ateliers industrialisés, suréquipés, au rendement et à la communication plus efficace. Mais ce n’est pas là notre but. Nous souhaitons faire en Inde la même chose que l’on fait depuis treize ans au Pérou : une production éthique et responsable dans laquelle nous pouvons être acteurs de notre développement.

En règle générale, notre designer se rend au Pérou plusieurs fois par an pour superviser la production de chacune de ses collections. Elle reste auprès des tricoteuses pour développer ses designs, les guider et même trouver de nouveaux points de crochet. Elle en profite pour rendre visite à ses fournisseurs de laine d’alpaga et de coton pima et contrôler les conditions de travail de leurs employés. Comme tous ces fournisseurs sont certifiés avec divers labels de développement durable (GOTS, OEKO-TEX, …), nous ne rencontrons pas de difficultés avec eux. Lorsque Cinthya n’est pas au Pérou, elle appelle quotidiennement ses chefs de groupes afin d’avoir des comptes rendus réguliers. En raison de la pandémie, elle n’a pas pu voyager jusqu’à sa terre natale pendant deux ans. Grâce aux appels vidéo, la créatrice a pu appeler ses tricoteuses pour les guider à distance malgré le décalage horaire entre Lima et Paris, et ce, dans la joie et la convivialité typique de STELLA PARDO.

Comme notre chaîne de production en Inde vient d’être lancée, il nous reste encore des étapes à franchir pour qu’elle soit entièrement éthique et responsable. La créatrice a vérifié en personne que chaque atelier était conforme à nos critères sur les conditions de travail et la sécurité des employés. Elle s’est entretenue avec tous les directeurs d’ateliers, puis individuellement avec chacun de leurs artisans afin de s’assurer de leur bien-être sur leur lieu de travail. Elle a fait de même avec ses fournisseurs. Si l’essentiel de nos critères sont bel et bien respectés, nous avons noté quelques points à améliorer au fur et à mesure du temps dans notre système de production indien.  

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La diversité est une force

L’une des missions principales de STELLA PARDO est de préserver l’héritage culturel et les traditions d’un pays, qu’il s’agisse de tisser la laine d’alpaga comme le faisaient les Incas, de s’inspirer du mythe de la parisienne chic et insaisissable, ou encore de mettre en avant le tie and dye, un procédé de teinture indien.

En accord avec cette mission, STELLA PARDO est une marque qui accueille la diversité à bras ouverts. Nous travaillons avec aussi bien avec des fournisseurs livrés par des familles d’éleveurs d’alpagas dans la Cordillère des Andes, qu’avec des tricoteuses indiennes vivant à l’écart du monde dans leur village, ou bien avec des mamacitas (« petites mamans ») qui ne portent que l’habit traditionnel péruvien à Cuzco. Nous estimons que les différences d’âge, de religion, d’ethnie, d’orientation sexuelle, d’apparence physique ou de handicap ne sont en aucun cas des obstacles, mais des sources d’inspiration et une véritable force.

Enfin, si nous prenons en compte les situations personnelles de nos artisans lors de leur recrutement, nous prêtons aussi attention à l’équité, et nous n’hésitons pas à travailler avec des hommes expérimentés qui partagent nos valeurs. Nous avons six chefs de groupe pour nos tricoteuses au Pérou. Trois d’entre eux sont des femmes : Juanita, Sylvia et Elsa. Les trois autres sont des hommes : Rubens Santiago, et Cesar. Nous souhaitons également que les femmes aient accès à des rôles de direction. Par exemple, nos deux représentantes et coordinatrices générales au Pérou et en Inde, Beldad et Rafia, sont des femmes.  

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